Presse
IMPROJAZZ
octobre 2016
par Luc BOUQUET
Faire du monument Rilke et de la « tempête créative » de ses sonnets à Orphée, une ode au sensible et à la rêverie, voici ce que vient de réussir l’Ensemble Luxus (Pascale Labbé, François Cotinaud, Jérôme Lefebvre). Sans frénésie et assauts mais avec luminosité, ce trio nous embarque dans des terrains certes dépouillés mais sans sécheresse aucune. Il y a la voix de Pascale Labbé, son charme, son envoûtement, ses soupirs, ses excès, sa justesse. Il ya la clarinette juvénile, enchantée de François Cotinaud et il y a son ténor chaleureux et au grain idéalement épais. Il y a la guitare de Jérôme Lefebvre, discrète et ô combien efficace. Il y a donc de la douceur, partout, partout. Et il y a les mots de Rilke. Et ceux-ci, résument bien ce que nous venons d’entendre : « tout est reposé : ombre et clarté, livre et fleur ».
JAZZ IN CLAP'COOP
octobre 2016
par Jacques Paul GAMBIER
Équilibré sensible, à la scène comme sur leur superbe album, Pascale Labbé nous transporte, de l’intime à l’outrance, vers un univers onirique issu des « Sonnets à Orphée » de Rilke. François Cotinaud (particulièrement convainquant au ténor) et Jérôme Lefebvre (aussi malicieux que pertinent) sont les passeurs complices de ce voyage.
LE PROGRES : L'ensemble Luxus a détonné
22 octobre 2017
par Denis COURDIER
Un spectacle étonnant.
Drôle, vive, imprévisible, Pascale Labbé personnage central de l’ensemble Luxus méritait bien d’être au programme du 11e festival du Fruit des voix. Vendredi 20 octobre, dans la salle de I’Ellipse à l’espace Mouillères. Chanteuse, conteuse, bruiteuse, avec sa voix exceptionnelle et une pointe d’humour, l’artiste a exploré toute la palette de la voix pour retranscrire la poésie « les Sonnets à Orphée » de Rilke. Dans le spectacle où rôdaient la mort et l’amour, François Cotinaud au saxophone ou à la clarinette, et Jérôme Lefebvre à la guitare ont parfait l’accompagnement des textes en musique, textes quelques fois exprimés dans la langue originelle, l’allemand.
Un spectacle plein d’énergie, mais aussi de silences, avec une approche musicale des textes qui n'a pas laissé le public insensible.
JAZZ MAGAZINE
19 octobre 2016
par Pascal ANQUETIL
Jazzèbre ou quatre jours de « zèbrattitude » heureuse à Perpignan
Voilà 28 ans que je rêvais d’aller en Catalogne assister à Jazzèbre, l’un des rares festivals « innovants » auxquels je n’avais pas encore eu la chance de rendre visite. L’oubli est réparé et mon souhait exaucé. Ainsi pendant quatre jours à Perpignan, du 13 au 16 octobre, ai-je pu assister au final du festival commencé le 24 septembre et enfin goûter aux délices catalanes et surprises toujours recommencées de la « zèbrattitude ». Impressions et compte-rendu à chaud.
Vendredi 14 octobre – Théâtre municipal
Ensemble Luxus
Les trois compagnons de l’Ensemble Luxus se sont rencontrés en 2001 au sein de Text’Up, formation créée par François Cotinaud pour en faire son laboratoire autour de la poésie sonore. Forts de cette complicité, d’un travail approfondi de l’improvisation musicale autour et avec un texte, et de la pratique de formes musicales contemporaines les plus diverses, c’est aujourd’hui la poésie de Rainer Maria Rilke et son interprétation du mythe d’Orphée que François Cotinaud (sat, cl), Jérôme Lefebvre (g) et la chanteuse Pascale Labbé ont choisi de mettre en musique dans “l’Orphée de Rilke.” Je ne vous résumerai pas ici les 55 sonnets de ce magnifique poème, énigmatique et fascinant “tombeau”, mot qu’il faut prendre ici dans son acception de genre musical en usage pendant la période baroque composé en hommage à un grand personnage ou un collègue musicien. C’est carrément impossible. Dans ce spectacle surprenant, contrasté et libre où rôdent en permanence la mort et l’amour, chacun des musiciens apporte son univers personnel, son mode sonore, son approche de textes dont la mise en musique varie de formes et de couleurs à chaque sonnet. Coup de coeur particulier pour Pascale Labbé, tout à la fois chanteuse, conteuse, diseuse, qui impose de bout en bout du concert sa personnalité rayonnante. Grâce à une diction parfaite et une voix naturelle au timbre clair et frais, elle chante, scande, murmure, crie, suggère, délire, improvise, passe avec liberté de l’outrance à l’“émouvance” (comme on disait en vieux français).
Comme personne, elle sait se transformer tout à coup en folledingue déjantée avec un irrésistible humour clownesque. Cette femme est vraiment formidable, lumineuse, vive, imprévisible, drôle, bouleversante et bouleversée comme dans son ”Hymne à l’amour”, une partition qu’elle a trouvée sur le piano de son mari Jean Morières le jour de son décès il y a déjà trois ans.